Ce coupé 375 MM très particulier et unique portant le n° de série 0456 AM a été construite en 1954 et fait partie des vingt six 375 MM produites par Ferrari entre 1952 et 1955.
Construite autour du V12 Lampredi de 4 522 cm3, c’est au départ une véritable voiture de course, comme toutes les 375 MM.
Plus connue sous le nom de « coupé Ingrid Bergman », elle bénéficie toutefois d’une carrosserie originale dessinée tout spécialement par Pininfarinna.
A telle été commandée directement par Roberto Rossellini pour l’offrir à sa femme Ingrid Bergman? A telle été achetée par celui-ci après avoir été exposée au salon de Paris 1954? Ce n’est pas très clair.
Toujours est-il qu’elle fait sa première apparition au salon de 1954 sur le stand Ferrari parée d’une très belle robe bleue ciel nacrée.
Livrée ensuite à Rossellini, elle sera repeinte dans une teinte champagne métallisée qui restera à la postérité sous le nom de « gris Ingrid ».
L’histoire dit que Rossellini à choisi cette teinte car Ingrid Bergman adorait le Champagne.
Ironie du sort elle ne sera jamais conduite par l’actrice qui lui préférait une voiture plus petite et plus facile à conduire.
Revendue après leur divorce, elle fut depuis restaurée plusieurs fois avec une période gris métallisé.
Lors de sa dernière restauration, elle a retrouvé sa teinte « Champagne »
Photos du salon de Paris :
Et du catalogue Pininfarinna
C’est dans cette configuration que l’on voit plus rarement, j’ai décidé de la reproduire.
Le modèle que je possède, fabriqué par Hostaro, avoue son âge, il date du début des années 90.
C’est néanmoins un kit en résine de bonne facture avec de belles roues à rayon, mais certains détails en métal chromés portent le sceau de leur époque. Je pense notamment aux feux sur sur les ailes avant, et aux poignées de portes qu’il faudra remplacer.
Le moulage de la résine est d’assez bonne qualité, et celle-ci est plutôt dense, il n’y à donc pas trop de bulles. Seul le dessous de l’avant est atteint.
Rebouchage au mastic Tamiya durcissant à la lumière, et ma fois très pratique pour ces petits travaux.
Il faudra également ajuster l’ouverture avant à la taille de la photo-découpe figurant la grille.
Première difficulté rencontrée, le traitement des ouïes d’aération latérales caractéristiques de la voiture.
Les trois volets en métal brossé qui ferment celles-ci sont en effet représentés par des lamelles en photo-découpes qu’il conviendra de glisser dans des fentes prévues à cet effet, gravées plus ou moins bien, sur les faces hautes et basses des ouvertures.
Les volets ne devant pas être peints, il faudra les poser à la fin avec une difficulté à les ajuster proprement en respectant leur équidistance.
Pour palier à cette difficulté, j’ai imaginé de les souder sur un axe que je collerai de l’intérieur. Ce faisant je devrai éviter toute trace disgracieuse de colle, et permettre de les positionner un à un en respectant à la fois les distances et leur inclinaison.
Pour ce faire, il faut aussi jouer sur l’épaisseur de l’ouverture à l’intérieur en laissant la place pour positionner les extrémités des axes qui seront collés sur la caisse.
Une fois la carrosserie prête, on peu passer à la peinture. Trouver la teinte exacte du salon de Paris est pratiquement impossible, s’agissant d’une teinte unique pour un proto de salon en 1954.
J’ai donc essayé à partir des photos couleur d’époque, de trouver dans les catalogues de peinture voiture celle se rapprochant visuellement le plus.
Je me suis arrêté sur le Bleu 294 « Azzuro Casanova » de Fiat, sur lequel j’ai appliqué une première couche de vernis perlé Tamiya TS 65 avant une dernière couche de vernis pour la finition.
Milles excuses pour les photos floues, je suis un piètre photographe.
Parallèlement aux opérations de peinture, je m’attaque à l’intérieur, et il y a du boulot. On touche là du doigt les progrès fait en quelques décennies dans la production des kits.
En effet, l’intérieur proposé par Hostaro est assez minimaliste et loin de la réalité.
On peut s’en rendre compte, lorsque l’on regarde une photo prise de la voiture actuellement restaurée.
Au passage, il semble que lorsqu’on examine les photos d’époque, que le cuir « miel » équipait également la voiture dans sa configuration d’origine.
Il faut donc en premier lieu revoir de font en comble la console centrale, en utilisant de la résine bi-composant.
Revoir également le tableau de bord et la colonne de direction qui supporte des commodos de chaque côté.
La planche derrière le volant, contenant les deux gros compteurs n’est pas rectangulaire mais ovale, et il existe également une planche annexe ovale plus petite au milieu du tableau de bord avec trois petits cadrans.
Enfin, il faut fabriquer des contre-portes dont le modèle est dépourvu.
Voici l’ensemble une fois terminé.
Enfin, dernière amélioration, construire deux lignes d’échappements complètes en tube de laiton soudés. Elles remplaceront les deux sorties chromées assez grossières fournies avec le kit.
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Il ne reste plus qu’a remplacer les poignées de portes par des photo-découpes plus fines, affiner à la meuleuse les feux avants et leur ajouter une vitre découpée dans une feuille de rhodo, affiner également la forme des feus arrières, et rajouter deux petits feux de lanterne sur les montants du pavillon.
Il faut aussi oublier la photo-découpe entourant le pare-brise, qui n’est pas à dimension de celui-ci. Les baguettes chromées seront figurées par des bandes découpées dans une feuille de « Bare-Métal »
A oui, j’oubliai une photo-découpe des deux drapeaux croisés Pininfarina sur le coffre arrière.
Et voilà un modèle que l’on ne rencontre pas souvent dans cette configuration prêt à rejoindre mes vitrines.