Tout d'abords un peu d'histoire:
La nouvelle réglementation du championnat du monde d’endurance pour 1968 ne satisfaisant pas Enzo, il décide de se retirer de ce championnat.
Parallèlement, Luigui Chinetti qui en 1967 avait fait transformer deux châssis P4 pour pouvoir disputer la nouvelle série Américaine la CAN-AM née en 1966, se tourne vers l’usine pour solliciter une participation plus importante de celle-ci dans ce projet .
Libérée du championnat du monde d’endurance, la Scuderia va s’investir dans ce nouveau championnat, et construire une toute nouvelle voiture autour d’un V12 de 6,2L de 620 CV dérivé du moteur de la 312 F1.
La nouvelle voiture une barquette avec un châssis multitubulaire en acier et une carrosserie alu, est prête en novembre 1968 pour la dernière course de la série à Las Vegas ou elle abandonne injecteurs encrassés.
Pour 1969, la voiture s’allège de plus de 100Kg, et elle inaugure une toute nouvelle carrosserie plus large, avec un imposant aileron type « Chaparral ».
Elle est rapidement compétitive avec pour ses trois premières courses deux troisièmes places et une seconde place, mais à partir d’Elkhart- Lake ou elle abandonne alors que Amon était en seconde position, et malgré un moteur porté à 6,9l et 660CV elle souffre de fiabilité, et ne fini plus une course malgré une pole à Brooklyn.
Ferrari, qui de l’autre côté de l’Atlantique avait, après une pause d’un an, reprit les compétitions d’endurance avec la 312P, était maintenant absorbé par le programme 512S, et ne mettait manifestement plus les moyens nécessaires sur la CAN AM.
On retrouvera la voiture en 1970, équipée d’un moteur de 512S aux mains d’une écurie privée pour le pilote Américain J. Adams, sans grands résultats.
Si la voiture laboratoire de 1968, qui au final n’aura connu qu’une course tronquée, est bien connue des collectionneurs avec son n°23 et son aileron type F1, celle de 1969 a été beaucoup moins reproduite.
Il faut donc saluer « Midlantic Models » artisan Anglais qui propose en kit, à peu près toutes les versions vues en 1969.
J’ai pour ma part choisi celle que je trouve la plus spectaculaire, ayant couru l’épreuve de Road America sur le circuit d’Elkhart- lake, avec son grand aileron (on peut même dire "aile"), son radiateur supplémentaire au dessus de l’ouverture latérale, et son boa de refroidissement du cockpit.
Copyright à qui de droitLe kit de Midlantic est comme ceux de Marsh Models , en résine avec un châssis et des pièces en white, et pas mal de photo-découpes. Une planche de décalques exacte et de bonne qualité complète l’ensemble.
Le moulage de la carrosserie est très correct et la ligne est bien rendue. Il y a peu de bulles et de joints à poncer, mais il semble avoir du boulot au niveau des assemblages, d’autant que la conception de quelques pièces ne vas pas rendre le montage facile sur certains points (suspensions ; mats d’aileron).
Je ne parle pas de la notice très minimaliste.
Sur la caisse pas de gros travail, juste à ouvrir les deux écopes à l’arrière permettant le refroidissement des freins et dans lesquelles viendront par dessous s'insérer les boas conduisant l’air frais aux disques de freins.
Il faut également pratiquer une petite ouverture circulaire sur la droite du capot avant, que Midlantic figure par un décalque.
Une petite couche d’apprêt pour vérifier qu’il n’y a pas de défaut.
Sur les ailes avant, les grilles d’aération des freins sont figurées par des décalques, leurs emplacements sont matérialisés par de fines gravures qui donneront un peu de relief
Seconde phase, le bloc moteur suspensions, qui au final rend pas mal, mais demande du boulot.
Une photo-découpe à coller sur les couvre-culasses et une autre sur les parois latérales du bloc moteur.
Les trompettes d’admission en acier tourné, seront à coller avec soin et une à une de façon à obtenir des distances et des hauteurs bien homogènes.
Les différentes pièces de suspension sont en white sauf les blocs amortisseurs en acier tourné.
Mauvaise surprise une des pièces de suspension (bras supérieurs) déformée va se briser en la remettant d’aplomb. Résultat il faut en fabriquer une en tubes laiton soudés .
Le résultat final est pas mal, il faudra quand même tricher sur les axes de roues de façon à obtenir un positionnement de celles ci réaliste en hauteur et empattement.
A cet égard, les roues fournies ne me plaisent pas trop en dimension, un peu hautes et pas assez larges à l’arrière et surtout pas assez profondes, et jantes beaucoup trop larges pour les pneus avant qui du coup ressortent de la caisse. J’ai donc commandé des jantes de 512S chez Renaissance, jantes que j’avais déjà monté sur un précédent kit, et qui sont parfaites.
Il faut également rajouter le câblage électrique de l'allumage.
Voici le moteur monté sur le châssis. A cet égard, l’assemblage prévu est astucieux et gage de solidité.
La voiture sur ses roues Renaissance.
Elle a de l’allure ! Il faudra également se passer des disques arrière en white trop épais et monter des disques en photo-découpe.
La caisse après ses deux couches de vernis.
Montage du radiateur d’huile latéral et de ses durites.
Montage de la « baignoire » figurant l’intérieur du cockpit. Un gros travail d’ajustage entre pièce principale en white, et peau en photo-découpe.
Au passage je rajoute un extincteur et je change les harnais, et le levier de vitesse, ceux de la boite n’étant pas terribles.
Voilà la voiture est maintenant prête à rejoindre la vitrine. Je dois dire qu’elle a de la gueule et est plutôt impressionnante.
De prime abord et en la comparant au modèle 68 de « Provence »elle me semblait un peu large, mais en vérifiant les cotes, elle est bien au 1/43. C’est donc la « Provence qui doit être un peu petite.